Ϟ Pourquoi avez vous rejoint la Dollhouse ? Chace était, avant d'être une doll, quelqu'un de méprisable qui avait été incarcéré pour triple meurtre et assassinats. En prison, on lui avait appris que sa peine serait indiscutable. Héritant de la peine de mort, il ne voyait plus d'autre solution que d'accepter celle qu'on lui proposa en devenant, à son tour, une poupée, un actif. S'il accepta d'endosser ce rôle, ce n'était pas par obligation ni par soumission, juste dans l'objectif de se voir enfin blanchi et de reprendre une vie normale, un quotidien plus ou moins stable. Après tout, que représentent 8 ans d'une vie lorsque, il y a quelques mois, nous n'étions même pas sûrs d'avoir un avenir ? Un choix plus qu'une décision, Chace abandonne tout ce qu'il lui restait pour faire partie intégrante de la Dollhouse. Même s'il ne s'en souvient pas, actuellement, tout porte à croire que le jeune homme ne regrette pas son geste, d'autant plus qu'il arrive bientôt à terme de son contrat.

Ϟ Quels ont été vos trois dernières personnalités pour accomplir vos contrats ? Lors de ses trois derniers engagements, Roméo a été respectivement, gigolo - négociateur/privé - beau-père.

Il a donc été gigolo pour un retraité d'une soixantaine d'année désirant s'offrir les services d'un jeune homme bien fait, musclé et socialement cultivé. Durant cet engagement, Roméo a été amené à s'occuper de son partenaire de manière suivie et douce. Il a aussi été amené à accompagner Mr Richards* dans certaines de ses conventions et sorties mondaines. Cet engagement aura duré, en tout et pour tout, 3 semaines. Roméo n'aura dormi dans la demeure de Mr Richards* que trois nuits durant lesquels il a été amené à se comportement en amant soucieux du bien-être de son partenaire.

Lors de son engagement en tant que négociateur, Roméo a fait appel à ses aptitudes physiques et à son sens développé de l'amabilité et de la serviabilité. Même si son engagement ne comportait aucun risque, le divorce dans lequel il a traité comme tiers aura été une affection houleuse et sournoise. Il a été amené à se confronter tant au mari qu'à la femme. Son devoir et son objectif était de rendre les deux parties satisfaites de l'accord en commun pour la séparation des biens tant physiques que psychiques.

En ce qui concerne son rôle de beau-père, cette mission aura été un franc succès. L'enfant, âgé de 10 ans, s'était, semble-t-il, renfermée sur elle-même depuis la mort tragique dans un accident de voiture de son père. Cet accident était survenu quelques années auparavant, la dépression ne s'était montrée violente que dernièrement. Durant cette courte mission, il a été le copain/fiancé de Mrs Pettersen* et s'est donc rapproché de manière concrète de l'enfant en question. Son rôle n'était pas de devenir le petit ami parfait mais le beau-père par excellence. Par son sens aigüe de la persuasion et son affection apparente pour les enfants, il a su, au bout de quelques semaines seulement, s'accorder la confiance de la fillette et l'aider à surmonter sa peine. Mission parfaitement réussie quoi que compliquée.

Ϟ Quelles sont vos habitudes au sein de la Dollhouse ? Roméo a des habitudes très "monotones" au sein de la Dollhouse. Il n'est pas de ceux qui pourraient, occasionnellement, présenter une perturbation ou un danger potentiel. Au contraire. Lorsqu'il se réveille, Roméo déjeune, toujours à la même table. Il prend le temps de mastiquer ses aliments tout en observant les gens alentours sans jamais prendre la parole. Lorsqu'il a terminé, il n'hésite pas à se rendre dans la piscine pour faire quelque longueur et conserver ainsi son physique. Lorsqu'on lui demande pourquoi il est si important pour lui de nager, il vous répondra simplement par « Cela me semble nécessaire. ». Quant à ses après-midi, il les partage souvent entre séance de musculation, massage et dessins. Lorsque vient l'heure des repas, il s'isole la plupart du temps et ne discute qu'avec très peu de monde. Roméo est un actif plutôt solitaire, signe distinctif de son existence avant la Dollhouse, lorsqu'il était incarcéré et seul, en cellule.

© datura

Ϟ avatar ; cam gigandet Ϟ pseudo & âge ; sunshine.kiwi, 20 ans Ϟ présence ; 4 jours sur 7 Ϟ commentaires ? le forum est superbe.

« … un acte impardonnable … », « … la honte de notre société … », « … volontairement dérangé … », « … antipathique, imbuvable et foncièrement mauvais … », l'écho de ses voix continuaient de marteler la tête pleine du jeune Chace, allongé sur sa couchette. Les yeux fermés, les mains appuyant ses tempes, il tentait de trouver le sommeil. Impossible ! L'estomac noué, le ventre gargouillant, il souffrait le martyr. Cette odeur de sang âcre qui lui restait dans la bouche, cette sensation pâteuse qui emprisonnait sa langue à l'intérieur même de sa bouche et tous ses souvenirs. « Chace Appletown, vous êtes condamnés à la peine capitale pour triple homicide volontaire. » La sentence était tombée. Les souvenirs affluaient de part et d'autres, son esprit le tiraillait, ses yeux se révulsaient sous ses paupières closes. Prêt à rendre son déjeuner, il se redressa en étouffant un cri. Dans sa cellule, il était seul, pas un bruit, pas un murmure. Le regard vide, il plissa légèrement ses yeux. S'habituant doucement au faible reflet de la lune par la meurtrière, il laissa tomber son visage entre la paume de ses deux mains. Soudain, lui-même ne semblait plus comprendre comment il avait pu en arriver à ce stade. Emprisonné, bafoué, volontairement désabusé et sous-traité, il n'avait plus rien de vivant. La respiration entre coupée, il entendit soudainement une porte s'ouvrir. La faible lueur qui suivit ce bruit parvint à le redresser sur ses jambes. Piqué par la curiosité, il avança de quelque pas, en direction des barreaux de sa cellule. La démarche alourdie par la fatigue, il tituba, il trébucha. A genoux, il posa ses mains à terre. Il n'était plus rien… L'esprit complètement vide, il soupira une première fois. Déposant ses fesses sur le sol humide, il se glissa contre le mur. La prison avait ce pouvoir de rendre n'importe quel intellectuel en légume vivant. Le regard complètement éteint, il tendit l'oreille. Des pas se rapprochaient. Allure légère, talons aiguilles et démarche rapide, il reconnut sans peine la silhouette d'une jeune femme qui semblait s'approcher dangereusement de sa cellule. Déterminée, elle avait les bras croisés lorsqu'enfin elle apparut face à Chace. Le jeune garçon leva son visage en sa direction, prenant le temps de l'observer attentivement, minutieusement. Tailleur crème serré, chignon parfaitement fait, visage figé, expression sérieuse, il soupira, une seconde fois. « Monsieur Appletown, levez-vous. » Le jeune homme ne prit pas la peine de répondre, d'un simple geste de la main, il incita la demoiselle à se retirer. Ici, on ne parlait pas, ici, on n'écoutait pas. Péniblement, il ramena ses jambes contre sa poitrine, se calfeutrant. Doucement, il glissa son visage entre ses genoux et soupira, une troisième fois. « Je vous en prie, redressez-vous. Je viens vous offrir votre liberté. » Un seul mot qui illumina la pièce dans son intégralité. L'œil empli soudainement d'un espoir fastidieux et sournois, il redressa son visage. La bouche entre-ouverte, il jaugea un instant son interlocutrice avant d'opter finalement par la soumission, et de se redresser. Au bout d'un effort quelque peu surhumain, il parvint à tendre ses jambes, à se retrouver à la hauteur de son interlocutrice. Plongeant son regard dans le sien, il frotta de ses doigts endoloris les poils de sa barbe qui, à force d'être négligés, devenaient rêches et longs. « Monsieur Appeltown, ce soir signe le début d'une collaboration que vous ne pourrez regretter. Si vous voulez bien me suivre. » lui dit-elle sur un ton confiant, tout en ouvrant délicatement la porte de la cellule dans laquelle il créchait depuis qu'il avait été jugé et enfermé. La démarche hésitante, le dos courbé par le poids des semaines passées ici, il suivit Mrs Rutherford à travers les couloirs de la prison, des couloirs qu'il ne connaissait pas. Lorsque la lumière aveuglante de deux phares d'une voiture noire le prit de plein front, il ferma les paupières, ramena sa main devant celles-ci pour s'en protéger et gémit de douleur. La jeune femme l'invita à le rejoindre dans le véhicule qui, déjà, voguait vers un avenir qui semblait plus serein, plus approprié.

« Vous avez été jugés, il y a 3 semaines, pour triple homicides volontaires. Une affaire scandaleuse dont la presse s'est énormément inspiré pour écrire des articules plus crapuleux les uns que les autres. Une situation très compromettante dont vous n'aviez, jusqu'à hier, aucune chance de vous en sortir. Nous sommes, aujourd'hui, sur le point de vous offrir cette chance, Monsieur Appeltown. » Certes, l'emprisonnement de Chace n'était pas passé inaperçu. Une suite de coïncidence avait amené le jeune homme à se retrouver dans des situations plus embarrassantes les unes que les autres. Il avait bel et bien tiré sur la gâchette. Il avait senti le coup de feu partir, il avait senti le canon se relever légèrement et avait même entendu la balle heurter la cage thoracique de son adversaire. Il l'avait vu vaciller, il l'avait vu tomber et il l'avait vu mourir. « Bien évidemment, le prix d'une telle opportunité n'est pas discutable, vous en conviendrez. Nous ne pouvons prendre de risques inutiles, c'est pourquoi nous ne vous demanderons pas d'argent, mais une chose que vous seuls êtes capables de nous procurer, Chace. » Le simple fait qu'elle l'appelle par son prénom le fit légèrement trembler. Esquissant un sourire timide, il ne prononça pas un mot, pas une voyelle. Il était de ces personnes qui, face à l'adversité, fonçait généralement dans le tas sans réfléchir, mais aujourd'hui, il préférait se taire, ne prendre aucun risque. Il était en territoire inconnu, il ne savait rien de l'endroit où il se trouvait ni de la femme qui le fixait d'un air si… hautain. Il avait toujours été un garçon très intelligent, déjà plus jeune, ses parents l'avaient prédisposé à une grande carrière dans l'architecture. Mais toutes les belles histoires connaissent des épisodes plus ou moins houleux. L'amour, parfois, ça vous frappe si violemment que votre tête tourne à 360° et en oublie le reste. L'amour, parfois, c'est si fort, si profond, que vous ne sentez plus rien d'autres en vous que ce cœur qui bat pour vous. Chace avait rencontré cette femme, si parfaite, si bien, si significative de tous les adjectifs qualificatifs se rapportant à la perfection. Il en était tombé amoureux, il s'était laissé abuser sans jamais réagir. Tout ce qui avait compté alors était les yeux de cette déesse qu'il pensait avoir un jour apprivoisé. « Rien n'est vraiment acquis, c'est une certitude. Mais vous décelez en vous certaines aptitudes qui, au sein de notre organisation, pourraient nous être très utiles. Voilà ce que nous vous proposons, Chace. » Elle plia les coudes, se pencha en avant et plongea ses yeux dans ceux du jeune homme. Il avait passé sa vie à fuir la réalité, il avait brisé les rêves de ses parents en brisant son propre cœur. Ses ambitions, il les avait terrassées. Pour cette femme, il avait tout laissé se noyer dans le caniveau et il avait foncé, tête baissée. Peu importe les risques, peu importe les pertes, il aurait pu lui décrocher la lune. Qu'elle soit riche ou pauvre ne l'intéressait pas, tout ce qu'il souhaitait, c'était son bien-être, ses sourires. « Nous vous demandons 8 ans de votre vie contre votre propre liberté. 8 ans, ce n'est rien Monsieur Appeltown. Nous vous promettons que de cette affaire, vous sortirez blanchi et libre. Lavé de tous soupçons et de toutes poursuites. Ce que nous vous offrons, Monsieur Appeltow, c'est l'opportunité de recommencer votre vie à zéro. Tout ce que nous voulons, en échange, c'est disposer de vous pendant 8 ans. » Le contrat était déposé sur la table, il ne manquait plus que sa signature. 8 ans, ce n'était pas grand-chose pour quelqu'un qui, il y a quelques jours, n'avait pas plus d'avenir qu'une mouche attiré par une lumière. Il suffisait qu'il signe ce bout de papier pour oublier à jamais ce qu'il avait fait, pour passer à autre chose, ailleurs. A l'époque, quand elle l'avait appelé en pleure, prétextant que son mari la frappait, il n'avait pas hésité à venir la secourir. A l'époque, il n'avait pas hésité à se jeter dans la bataille et à tirer sur cet homme, de sang-froid. Pour elle, il avait même abattu les deux seules personnes qui auraient pu plaider sa cause. Pour elle, il avait tué 3 hommes, sans remords… et puis, elle l'avait fait emprisonner, elle avait appelé la police et ils l'avaient emmené. Elle avait joué la carte de l'agression et s'était mise à le renier, lui qui n'aimait qu'elle. Elle avait joué de ses relations pour s'assurer qu'on le jugerait coupable et pour qu'elle puisse, ainsi, devenir l'une des veuves les plus riches de l'Etat… A l'époque, il n'avait pas hésité une seconde à tirer sur cette fichue corde et à sauter le pas. « Réfléchissez-y, une opportunité comme celle-ci ne se présentera plus de sitôt. » lui lança-t-elle en se relevant. Du temps, il n'en avait plus besoin. Avant même qu'elle ne s'en aille, il l'attrapa par le bras « Je signe. » et il leur confia sa vie.