“contexte„

« Nous sommes fait de la même matière que les rêves. »
Shakespeare



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Dollhouse... En entendant ce mot, vous devez penser à sa traduction : maison de poupée. Mais pour les habitants de Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande, ce mot a un sens différent, un sens plus sombre.

▬ HOMME BLANC (34 ANS) « Tout le monde connaît. Des gens programmés pour... » Dit-il en prenant un air pensif avant de reprendre et de répondre à la question. « Pour faire l'amour ou tuer un mec. Elles sont dans la nature, ces "Dolls"... »

Mentionnée pour la première fois dans les années 80, cette légende urbaine est l'une des plus vieilles de Wellington. L'histoire est simple. Il existe quelque part un établissement illégal. Celui-ci loue aux personnalités riches ou ayant des relations les services de gens programmés. Ces gens peuvent adopter toute personnalité, à part la leur. Rien de plus que de la science-fiction pour la plupart d'entre vous. Mais ce que cette légende a d'intéressant, c'est le large spectre de réactions qu'ont exprimés les citoyens à l'idée de l'existence d'une Dollhouse.

▬ FEMME NOIRE (46 ANS) « Ca existe vraiment. Les gens auront toujours besoin d'esclaves. » JOURNALISTE « Certaines versions affirment que les Dolls sont volontaires. » FEMME NOIRE (46 ANS) « Pour vouloir être un esclave, c'est qu'on en est déjà un. Des volontaires... » Elle soupira croyant que son interlocuteur était fou. « Vous êtes pas bien dans votre tête, vous ? »
▬ SERVEUSE (23 ANS) « Les Dolls, elles font ce qu'elles veulent. Elles peuvent tout oublier. Pas besoin d'étudier, ni de payer le loyer. Et elles passent leur temps à faire la fête avec des riches. Je signe où ? »

Un porte-parole du président néo-zélandais assure que ce n'est qu'une légende. Et les rumeurs d'une investigations par les autorités du pays ont été niées. Mais le mythe persiste et comme tout bon conte de fées, l'histoire se complexifie et se ramifie à chaque décennie.

▬ GRAND-PÈRE (72 ANS) « Si c'était arrivé à mon époque, j'aurais voulu Betty Grabble toutes les nuits. Ou Ida Lupino. Tout ceux qui se sont battus pour ce pays devraient avoir droit à leur Ida Lupino. »
▬ FEMME HISPANIQUE (31 ANS) « Si ça existait vraiment ? Si je pouvais m'offrir une Doll, qui soit n'importe qui et qui agisse sans conséquences, je voudrais qu'il me... » Elle rit, gênée par ce qu'elle avait en tête. « Mon Dieu, je ne vais pas vous le dire. » Son rire résonna encore une fois.
▬ ÉTUDIANTE (19 ANS) « Si je pouvais faire de quelqu'un la personne idéale. Vivre l'instant qu'on désire sans jamais l'obtenir. Quelqu'un engagé pour faire ça. Pour nous aider... Je pense que ça serait acceptable. Je pense que ça pourrait même être beau. »
▬ FEMME BLANCHE (39 ANS) « C'est du trafic d'êtres humains, point final. C'est dégoûtant. »

La Dollhouse serait un laboratoire dont l’existence resterait secrète au sein même de la capitale néo-zélandaise. Ce centre futuriste abriterait de nombreuses « Dolls », des personnes - hommes et femmes confondus - programmés pour accomplir différentes missions, que ce soit pour protéger, éliminer quelqu’un ou à des fins de prostitution. Les dirigeants de cette organisation les nommeraient comme étant des « actifs » dont les scientifiques présents dans ce programme pourraient effacer à leur guise les mémoires de ces "volontaires" afin de les imprégner d'une nouvelle personnalité qui leur permettrait de remplir le contrat qu'un client paya une fortune.

▬ COUPLE (HOMME - 33 ANS / FEMME - 29 ANS) « Chacun ses fantasmes, non ? » L'épouse acquiesça d'un signe de tête les dires de son mari et sourit. « Un gars veut savoir ce que ça fait d'être avec un autre mec. Rien qu'une fois, rien de gay. Deux gars, pour essayer, et l'autre oublie. » Peu à peu son sourire s'échappa et elle commença enfin à s'interroger sur le véritable sens des paroles de son époux. « Ça peut plaire à certains. » La jeune femme tourna son visage vers son mari, confuse par ce qu'elle venait d'entendre. Quant à son homme, il acquiesça d'un signe de tête, montrant qu'il était parfaitement d'accord avec ce qu'il venait de dire pendant que son épouse déporta son visage vers le journaliste pour rire nerveusement face à la caméra.
▬ HOMME EN COSTUME (28 ANS) « Vous croyez que c'est bidon ? Qu'ils ne vous contrôlent pas ? Ne vous faites pas de bile... Contentez-vous d'attendre bien sagement qu'ils vous dictent quoi acheter. »
▬ PROFESSEUR DE NEUROLOGIE (52 ANS) « Oublions la morale. Imaginez que c'est vrai. Imaginez qu'on se serve de cette technologie. Imaginez qu'on s'en serve sur vous. Tout ce en quoi vous croyez, envolé. Tout ceux que vous aimez, des inconnus voire des ennemis. Tout ce qui fait de vous davantage qu'un simple amas de neurones ambulant, dissous sur un coup de tête. Si cette technologie existe... On s'en servira. A tort et à travers. Partout dans le monde. Et nous serons anéantis. Notre espèce cessera d'avoir de l'importance. Je ne sais pas... C'est peut-être préférable. »

Désormais, la question se pose : la Dollhouse n'est-elle qu'un mythe ou alors existe-t-elle réellement ? Comme vous l'aurez constaté, les avis restent mitigé. Certains y croient tandis que d'autres ne s'imaginent que les biens faits d'une telle technologie. Mais si cette "maison de poupées" est belle et bien réelle, quelles limites ces Dolls ont-elles ? Jusqu'où pourraient-elles être programmées afin de satisfaire un client au porte monnaie bien rempli ? Mieux vaut ne pas imaginer ce qu'il est en. Nous pourrions en être choquer. Cependant, l'importance ne se situe pas à ce niveau. Elle est en vous. C'est pourquoi, il ne reste plus qu'une chose à faire, à se demander : Et vous, croyez-vous en l'existence d'une telle technologie ?

© CONTEXTE RÉDIGÉ PAR ANAT POUR POKER FACE,
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